Le Mont Sainte-Odile par le GR5 et le chemin de Compostelle
C'était un mois de décembre peu ordinaire : ensoleillé, chaud - propice aux belles balades.
En pleine transition entre Noël et Nouvel An, nous avions envie d'un itinéraire familial et agréable. Direction le Mont Sainte-Odile, donc, pour une quatrième ascension de l'année en direction du lieu saint - cette fois-ci sans hâte, de jour et sans la brume qui, en automne, avait recouvert de son voile terne tout le panorama.
Pour cette montée qui s'envisage aussi bien depuis les villages de Barr ou d'Ottrott pour les circuits longs, que depuis d'autres hameaux perchés un peu plus en hauteur pour les circuits courts, nous avions choisi un départ d'Heiligenstein. Signifiant littéralement "pierre sainte", le nom du bourg soulignait ainsi le caractère sacré de l'itinéraire, renforcé encore par un retour via le chemin de Compostelle.
Chemin faisant, si connexions mystiques il y a eu, elles nous sont probablement apparues au travers des superbes paysages dégagés que nous avons eu tout loisir d'observer. Une source de contemplation à laquelle nous nous sommes longuement abreuvés ce jour-là.
Balisage - au Maennelstein (photo prise en été)
Distance : 12,1km
Dénivelée : 560m
Lieu de départ : Heiligenstein (67)
Pour démarrer cette randonnée, nous longeons d'abord le vignoble sur quelques centaines de mètres, puis le parcours bifurque et fait rapidement entrer en forêt. L'idée est de rejoindre le chemin de grande randonnée GR5, et de le suivre jusqu'au monastère.
C'est au niveau du "Petit Kiosque" - ou kiosque Hartmann - que nous avons droit à un premier point de vue. C'est ici aussi que nous croisons le rectangle rouge du GR5. Nous ne le suivrons pas encore, car il nous plaît de faire d'abord un petit détour.
Se fiant aux points d'intérêt mentionnés sur notre carte, nous nous dirigeons vers le Rocher Herrade.
L'endroit est agréable et l'esplanade propice à une courte halte. Celle-ci s'avère bien utile avant d'attaquer la montée vers l'un des points de passage remarquables du circuit : le château du Landsberg.
Nous voici devant l'entrée de l'ancien logis seigneurial surmonté d'un bel oriel qui abritait autrefois une chapelle. Le soleil réchauffe la pierre teintée de rose, sur un fond de ciel parfaitement bleu.
Une vue d'ensemble met en relief le donjon carré, ainsi que l'une des tours de flanquement circulaire. Pour les randonneurs férus de détails historiques et architecturaux, voici un lien incontournable sur l'édifice : http://www.chateauxfortsalsace.com/?page_id=2811
Une fois le vestige visité et admiré, nous foulons enfin le GR5. Le versant emprunté est orienté plein sud. Dans cette végétation de pins maritimes, aucun vent ne souffle, le soleil nous inonde - et la vue est à couper le souffle.
Le kiosque Jadelot est incontournable - sa terrasse est accueillante et offre un panorama dégagé et splendide. En toutes saisons, c'est un lieu de pause contemplative idéal. Parce qu'il est déjà occupé, nous poursuivons encore un peu notre chemin, malgré la faim qui commence à se faire sentir.
C'est au Maennelstein, à 817m d'altitude, et point le plus élevé du parcours, que nous pique-niquons. La température est agréable, et l'endroit si pittoresque avec sa vue étendue sur la plaine d'Alsace que de nombreux promeneurs affluent.
Après cette halte, nous décidons de poursuivre en déviant de notre trajectoire initiale afin de suivre le fascinant mur païen.
D'un monde à l'autre, il n'y a qu'un porche à franchir. Nous laissons le paganisme derrière nous, et entrons dans l'enceinte de protection religieuse de Sainte Odile qui veille sur nos pas.
La richesse des lieux défile devant nos yeux : l'ocre-rose, le bleu, le vert sont les joyaux naturels dans lesquels la spiritualité prend sa source.
Le lieu est animé, nous flânons de gauche et de droite dans ce refuge intemporel. Pourtant, il nous faut bientôt songer à redescendre, avant que l'obscurité hivernale ne fonde sur nous.
Sur le parcours de retour, nous faisons encore halte près d'une source au pied du monastère, puis rattrapons le chemin de Compostelle, au-dessus de Niedermunster. À proximité de ce village s'observent ces ruines d'une ancienne chapelle (photo prise en été).
La boucle est bientôt bouclée, et juste avant d'arriver à Heiligenstein, nous passons à proximité de l'ancienne abbaye de Truttenhausen, qui faisait autrefois office d'hospice pour les pèlerins de Compostelle. Depuis 1800, le domaine est une propriété privée et ne se visite que de loin, avec les yeux. Des yeux d'ailleurs bien repus de tant de paysages et ravis d'avoir pu profiter d'une si belle journée d'hiver.
L'auteur, Elyse Moreigne
Editrice de Plaisir du sport en Alsace, passionnée de langages écrits, nageuse, coureuse et randonneuse,
parfois triathlète, engagée pour valoriser la pratique sportive en Alsace en tant que source de bien-être, d'enthousiasme, de dépassement de soi !
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