Sylvie : de l'ultra-trail plein le coeur !
Elle est d'un dynamisme à couper le souffle, parcourt le monde pour participer aux épreuves les plus âpres, savoure la course à pied dans ce qu'elle a de plus extrême : l'ultra-distance.
Elle ? C'est Sylvie, maman de jumeaux de 15 ans, qui vit au pied du Mont Sainte-Odile, et qui, à 48 ans, trouve dans l'ultra-trail des tas d'expériences enthousiasmantes.
Tout sourire, elle chante les louanges de cette discipline, riche, pour elle, de découvertes, de sensations, de rencontres, dont elle est fière de représenter une "part féminine" tout à fait à sa place.
Sur l'UTMB® - Crédit photo : © Cyril Bussat, Photosports.com
S'ouvrir aux grands espaces naturels
Sylvie est une fervente amoureuse du sport en pleine nature. Le contact "de la montagne, des grands espaces", est pour elle source de bonheur. Depuis environ huit ans, "mon sport de prédilection, c'est le trail. Je fais aussi du VTT, du ski de fond, de la randonnée : tout ce qui touche à la montagne."
Auparavant déjà, "l'effort sur des longues distances ne m'était pas inconnu", explique-t-elle. Car après avoir fait de la gym, un peu de basket et du VTT en compétition, "j'avais découvert le raid multisports, qui consiste à réaliser des courses multi-activités, sur une journée. J'y ai évolué d'abord en équipe mixte, puis une année en équipe féminine. Par après, j'ai intégré une équipe du sud de la France qui cherchait une fille pour des raids sur plusieurs jours."
En termes de compétitions, "cela s'arrête aux trails désormais, car la discipline est moins contraignante pour les entraînements. J'ai donc plus de disponibilité pour mes petits hommes", indique-t-elle, entendant par là ses fils jumeaux, âgés de quinze ans.
Sylvie est à sa place dans l'ultra-trail, car la discipline lui permet d'étancher sa "soif de découverte de grands espaces". Tout cela, fort heureusement, sans qu'elle soit pour autant tenue de rester trop raisonnable.
Des grands espaces de la Lozère, Sylvie n'a fait qu'une bouchée lors du Lozère Trail (version longue : 52km, 2 300m D+) sur deux jours.
Une énergie aussi démesurée que les challenges auxquels elle se confronte
Car peut-on estimer raisonnable d'avoir des rêves tels que l'Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB)®, de 170km et 10 000m D+, ou encore la Diagonale des fous (173km, 9 996m D+) ?
Pourtant, c'est par ce type de défis que Sylvie a commencé, dans la recherche, peut-être, "qu'on a tous de toujours repousser nos propres limites."
Son challenge de référence, "c'est la Diagonale des fous, qui porte bien son nom ! Une course exigeante ! Du bonheur, des rires, des sourires, des larmes... Des moments de doute, des passages très difficiles, de la douleur, mais un grand bonheur de traverser cette ligne d'arrivée avec mes deux petits hommes et mon petit frère qui avait les larmes aux yeux."
Ce qui a été particulièrement éprouvant, d'une part, ce sont les caractéristiques de cette course : "son profil, sa longueur, et aussi parce que les bâtons y sont interdits." Le manque de sommeil a aussi représenté un véritable défi : "j'ai eu des hallucinations à un moment pendant la nuit : j'étais en train de discuter avec un panneau, persuadée que j'étais en face d'une personne !" explique-t-elle en riant.
Certes, une telle épreuve, "c'est un truc de fou." Mais loin de décourager notre intrépide traileuse, "je re-signe tout de suite !" affirme-t-elle.
Le bonheur est bien présent à chaque fois que Sylvie termine une course, comme ici à l'arrivée du TAR, Trail des Aiguilles Rouges, où elle tombe dans les bras de Ludovic Collet, animateur de courses de par le monde, "d'une extrême gentillesse", admire Sylvie - Crédit photo © : Eric Lamugnière, Photosports.com
Le goût de la sensation et de la découverte - à l'extrême ?
Car malgré le niveau requis par les ultra-trails, le long, l'endurance, c'est ce qu'aime Sylvie : "je ne suis pas une voiture de course mais un tracteur", se définit-elle modestement.
Elle n'est pas sûre, la concernant, qu'on puisse appeler son goût pour la longue distance "de l'extrême : pour moi, c'est juste la continuité de ce que j'aime. Je me sens bien dans cette discipline : je suis dans ma bulle, en contact avec la nature - c'est du plaisir avant tout !"
D'un côté, "ça me permet de découvrir de nouveaux paysages", exprime-t-elle. De l'autre "j'aime penser que je suis un animal sauvage qui se fond dans le décor." Ainsi, "lorsque je cours, j'ai besoin d'être connectée avec la nature, le bruit, le vent, les oiseaux."
Cela va au-delà d'un simple contact avec le milieu montagnard : "j'apprécie le sentiment de liberté qui se retrouve dans l'ultra-trail. Cette discipline affiche des valeurs qui vont à contre-courant de notre société de consommation où tout devient aseptisé, assisté..." Dans l'univers de l'ultra-trail, on "se retrouve face à soi-même" plus souvent qu'à son tour.
Et ça lui va bien, à Sylvie d'être "en montagne, d'affronter les moments de solitude en pleine nuit à traverser un col." L'ultra-trail a, pour la sportive, quelque chose d'un "retour aux sources : l'homme, pour moi, n'étant à l'origine pas sédentaire - il se déplaçait au gré des saisons."
La montagne : obstacle infranchissable ou plaisant terrain de jeu ?
Le partage puissance Sylvie
Dans cette passion pour l'ultra-trail, Sylvie admet qu'elle a à la fois "l'envie" mais aussi "la chance - de pouvoir le faire !" Une raison pour elle de partager au maximum son plaisir.
Avec sa famille, tout d'abord, et ses enfants en particulier, qui lui ont permis de vivre des moments inoubliables : "ils étaient là pour l'UTMB, ils ont fait l'arrivée de la Diagonale avec moi !" Sur les ultra, lors des passages à vide, Sylvie écoute les playlists qu'ils lui ont préparées : "une autre façon de les emmener avec moi", admet-elle.
Le partage, c'est aussi celui qu'elle vit avec des dizaines d'inconnus : "voir le sourire des bénévoles toujours pleins de gentillesse, discuter un petit bout de chemin avec les coureurs, écouter les anecdotes d'après-course : c'est tout un mélange de sensations !"
Et puis Sylvie sait comment mettre au service des autres son goût de la course à pied : "je fais partie d'une association, les Dunes d'espoir, qui emmène des enfants handicapés dans des joëlettes pour leur faire vivre l'expérience de la course à pied, en montagne ou sur route. C'est une expérience hors du commun que de prêter ses jambes pour eux. Ils m'ont beaucoup appris."
Donner de son temps pour une bonne cause "à travers Dunes d'espoir, trouver le sourire et les éclats de rire des enfants, ça n'a pas de prix. C'est un partage dans les deux sens, et une belle leçon de vie pour nous, qui avons tendance à nous plaindre du moindre petit bobo."
Alors, son énergie, elle la prend "dans tout cela. J'ai envie de montrer à mes deux enfants que les choses simples apportent beaucoup de bon dans la vie, bien plus que de posséder le tout dernier iPhone".
Sylvie avec Dunes d'espoir.
Continuer à réaliser de nouveaux défis
Du coup, impossible, pour Sylvie, de se départir de son optimisme : "la vie est belle, avec son lot d'embûches, ses surprises, bonnes ou mauvaises. Mais il faut toujours avancer, continuer à garder le sourire."
Relever de nouveaux challenges, c'est ce qu'elle fera cette année : sur l'ultra-trail de Madère (115km, 6 850m D+) qui consiste à traverser l'île, sur le marathon du lac d'Annecy, puis à Verbier, sur le X-Alpine (111km, 8 400m D+). "Et enfin, la course que j'appréhende le plus : la TDS® (Sur la trace des ducs de Savoie), une épreuve de 119km et 7 250m D+. Je sais que cette course est difficile, c'est un véritable challenge de réussir à la finir."
Mais qui a dit que cela suffisait à Sylvie ? "J'ai toujours plein de projets", continue-t-elle. "Mon plus grand rêve : le Népal. Et un autre un peu fou aussi mais moins loin : le Tor des géants (330km, 24 000m D+)."
Elle en a fait l'expérience : son goût des challenges, et ses rencontres la pousseront toujours plus loin. Ainsi, "j'ai rencontré Dawa Sherpa, lors d'une course dans le Verdon, nous avions fait un deal : je devais passer la ligne d'arrivée aux 100km du Verdon et lui, la même année, devait finir la Diagonale des fous. Le pari a été tenu."
Si Sylvie réussit allègrement ce qu'elle entreprend, c'est certainement parce qu'elle ne se complique pas la vie. "Pour mon entraîneur, je suis une horreur !" s'amuse-t-elle. "je n'ai jamais vraiment eu de plan d'entraînement, je fais au feeling, à l'envie : j'écoute mon corps et ma tête. Je m'entraîne seule avec un petit groupe local : un petit mot sur Facebook, un rendez-vous, et qui veut, vient. J'ai aussi une chienne qui me suit comme mon ombre dans toutes mes sorties."
"Je sais que, pour certains, je passe pour une folle, mais heureux les fêlés qui laissent passer la lumière !" Mais surtout, qu'importe ce que d'aucuns pensent, car comme le soulignait Oscar Wilde, "les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais" (in Le portrait de Dorian Gray). Or Sylvie apporte un véritable éclat de soleil partout où elle passe - et d'autant plus lorsqu'elle assouvit sa passion, en montagne, sur les ultra-trails de par le monde. Seul un fou oserait condamner un tel débordement de bonheur !
Là où "un peu de folie est nécessaire pour faire un pas de plus" (Paulo Coelho in Manuel du guerrier de la lumière), Sylvie avance sans hésitation.
Sylvie, fière ambassadrice de son sport et d'un savoir-faire régional
Depuis 2014, Sylvie porte les couleurs d'une marque locale de sportswear : "j'ai fait une très belle rencontre l'année dernière à Chamonix, avec le créateur de la ligne de vêtements sport Ceramiq, Thiery Heim. Une marque made in Vosges, un nouveau textile."
Cette rencontre "pleine d'amitié a permis de constituer un p'tit groupe de trois amies, les Ceramiq girls, un trio d'ambassadrices de la marque qui ne se prend pas la tête : nous sommes là pour la rigolade." Une expérience qui comble Sylvie, contente de voir que, comme elle, "de plus en plus de femmes osent s'engager sur de grosses courses, où nous avons notre place !"
Elle estime qu'il s'agit d'une "très belle aventure, et je suis fière de porter les couleurs de Ceramiq : d'abord pour la technique d'un vêtement sans faille, ensuite parce qu'il s'agit d'une activité locale, et enfin pour l'amitié partagée. J'en profite pour remercier Thiery de sa confiance", glisse-t-elle en clin d'oeil.
Le sourire va comme un gant à la charmante ambassadrice de la marque de sportwear Ceramiq, qui a fait sienne à 100% la formule "vis tes rêves et ne rêve pas ta vie !"
L'auteur, Elyse Moreigne
Editrice de Plaisir du sport en Alsace, passionnée de langages écrits, nageuse, coureuse et randonneuse,
parfois triathlète, engagée pour valoriser la pratique sportive en Alsace en tant que source de bien-être, d'enthousiasme, de dépassement de soi !
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