Alexandre : trekkeur-philosophe au coeur de la nature
Du haut de ses 37 ans, Alexandre est-il un grand aventurier ?
Derrière son sourire à la fois malicieux et réservé se cache un adepte de la randonnée, qui a poussé progressivement l'évasion à son comble en se lançant dans le trekking aux quatre coins du monde, à pied et parfois en VTT.
Seul ou en comité restreint, Alexandre savoure la plaisir de la découverte en s'aventurant ainsi très loin de la civilisation.
Doté d'une forte sensibilité et d'une large ouverture d'esprit, cet amoureux de la nature trouve partout à son contact des moments de sérénité incomparables.
Alexandre, en Islande, au-dessus du canyon de Fjadrargljufur.
Intégrer les bonnes valeurs dès le plus jeune âge
Pour Alexandre, le premier lien avec le sport s'est tissé vers l'âge de 5 ans : alors haut comme trois pommes, "j'ai découvert le plaisir d'apprendre la maîtrise de soi et de l'adversaire grâce au judo", explique-t-il.
Ce qu'il intègre en particulier dans cette discipline, c'est "que l'on ne doit pas utiliser ces techniques pour agresser des personnes : elles doivent d'abord servir à se défendre soi-même." À cette "règle saine qui m'a beaucoup plu" s'est ajoutée la force d'apprendre à "repousser nos peurs et nos craintes face à un danger ou à un obstacle."
De telles bases morales étant jetées, Alexandre ne craint pas d'élargir son horizon sportif : "j'ai commencé le vélo à 10 ans, suite à une luxation d'un genou. J'avais un vieux vélo de route qui ressemblait davantage à un vélo de ville tellement je l'avais modifié. N'ayant aucun entraînement particulier, je me suis mis à aller toujours plus loin avec mon deux roues."
Puis viennent se greffer les obligations professionnelles. Originaire de Sarrebourg, "au pied des mêmes Vosges, mais de l'autre côté de l'Alsace", Alexandre s'installe près de Colmar. "Lors de mon arrivée, je me suis senti comme attiré vers les montagnes." Un phénomène nouveau, même s'il était déjà venu dans la région beaucoup plus jeune : "j'en gardais un souvenir agréable, car j'aimais bien me retrouver dans cette verdure", mais rien de comparable à ce qu'il ressent désormais en tant qu'adulte.
"J'ai commencé à m'équiper en matériel de randonnées, pour pouvoir suivre quelques petits groupes et découvrir certains endroits." Une fois cette initiation passée, "je me suis mis à randonner tout seul, afin de profiter à mon rythme des lieux qui m'inspiraient."
Dans la neige de la Forêt Noire.
Une nature splendide, sacrée et source de sérénité
L'incommensurable splendeur des paysages joue à fond la carte de l'émerveillement chez Alexandre : "quelle que soit la saison, même si l'itinéraire est le même, les paysages, eux, sont rarement identiques. Alors j'y vais : à la rencontre des couleurs si différentes et des parfums de la forêt en automne, des décors de blanc et de glace, avec le reflet du soleil dans les branches, en hiver. Ou encore les fissures des étangs gelés !" évoque-t-il avec poésie. "Et puis la transformation, la renaissance, le vert vif - le parfum des jeunes pousses au printemps. Ou encore le repos sous un arbre, par une journée de franc soleil et de ciel bleu en été..."
Au fil du temps, la pleine nature devient prétexte à des moments de méditation improvisée : "dans les lieux calmes, je me laisse aller par le bruit de l'eau, des oiseaux, du vent dans les feuilles ou des gouttes tombant sur la neige." Dans cette nature, "temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles" *, il se met volontiers à l'écoute du message "sacré."
Ainsi inspiré, ne se fiant plus qu'à son instinct, il arrive à Alexandre de se laisser guider par l'impromptu : "même si j'avais prévu un itinéraire de base, je finis par décider d'un autre chemin, à l'improviste." Une façon de se perdre pour mieux se retrouver peut-être, mais surtout "la certitude de finalement avoir une belle surprise", admet le baroudeur, que ses expériences n'ont jamais déçu.
De tout cela, Alex ne se lasse pas. "C'est surtout cela la randonnée", exprime-t-il, "l'expérience d'une vie omniprésente, au sein d'une nature extraordinairement généreuse."
Des paysages si différents selon la saison : ici à la Wormsa, en mode été-automne.
La soif de nouvelles expériences - pour être encore plus attentif au monde qui l'entoure
Pour prendre encore plus de recul par rapport à la vie civilisée, Alexandre entreprend d'autres expéditions. Ses premières grandes escapades le conduisent dans les Alpes : "Je n'avais plus peur de partir en solitaire, plusieurs dizaines de jours, avec juste un sac à dos, pour découvrir les trésors de la nature." Ces premiers treks l'amènent à marcher des journées entières et à pénétrer dans "de grands espaces qu'on dirait vierges."
Et c'est justement ça qui est important pour l'intrépide voyageur : "me retrouver seul, face à une large vallée, avec sur le côté des glaciers, me rappelle que c'est nous qui sommes acceptés par la nature, que c'est grâce à elle que nous vivons - et pas l'inverse." C'est pour cette raison qu'il adore aller se "perdre dans des coins hors civilisation, en montagne. Je trouve que ça nous remet à notre place."
Bien sûr, "certaines personnes sont perplexes : pourquoi marcher dans des lieux où il n'y a que des montagnes et du sable ? me demandent-elles. Ceux-là ne s'imaginent pas comment faire sans un lit, sans un hôtel, un lieu d'habitation ou encore un restaurant." Pourtant, c'est justement là que réside le plaisir, car "en réalité, on n'est jamais seul : chaque lieu grouille de vie, il suffit de tendre l'oreille, d'affûter sa vue, et d'observer. Si tu es respectueux et curieux, la nature te récompense en montrant toute sa diversité."
Cela ouvre Alexandre à une nouvelle façon de voir la vie. "Lorsque l'on marche pendant des jours dans ces conditions, la nature arrive à nous faire oublier tous nos soucis. On devient attentif à ce qui nous entoure, on en arrive presque à oublier que l'on marche." Des propos qui peuvent surprendre, mais qu'Alexandre nous enjoint à essayer, en toute confiance, puisque "la nature bienveillante a toujours un oeil sur toi : elle t'observe et t'accepte."
Marcher dans le désert ou la montagne, loin de tout, amène Alexandre à la rencontre de la formidable diversité naturelle et des "trésors de la nature" (ci-dessus dans le désert du Wadi Rum, en Jordanie, et ci-dessous dans les Alpes suisses, au glacier d'Aletsch).
De la marche au VTT - une passion individuelle qui répond aussi au plaisir du partage
Le VTT, et le vélo-trek, sont venus compléter la panoplie de marcheur d'Alexandre. "Le VTT me permet de me retrouver une fois de plus au plus près de la nature." L'aspect trek continue à lui donner la possibilité de voyager à travers d'autres régions, d'autres pays.
"Je trouve ce mode de découverte formidable", exprime Alexandre, car "tu vois d'autres choses". Plus vite qu'à pied, avec d'autres sensations, d'autres exigences "et surtout mieux qu'en voiture" affirme-t-il.
De plus, "que ce soit seul ou avec quelques amis, le VTT permet d'aller à son rythme tout en sachant que les autres ne sont pas loin, qu'on va se retrouver un peu plus loin : en bas du sentier, en haut du col. Ces moments-là permettent de concilier le grand besoin d'une échappatoire au stress et celui de se réunir, d'échanger sur nos ressentis."
Et tout comme dans la marche, le VTT répond aux aspirations d'Alexandre : il ne résiste pas "à l'appel des petits chemins", qu'il suit, à sa manière, très intuitivement. Peu importe vraiment le lieu où ils le mènent, car pour Alexandre, où qu'il se trouve, "chaque lieu a sa beauté, sa particularité."
Alexandre, lors de la descente de la "route de la mort", de 4 800 à 1 500m d'altitude, en Bolivie.
Mettre en route d'autres grands projets
Que ce soit en VTT ou à pied, si Alexandre a déjà beaucoup voyagé, d'autres projets s'épanouissent encore : "j'aimerais découvrir des lieux majestueux, comme la Patagonie ou la Nouvelle-Zélande, ou encore gravir le mythique Kilimandjaro, et monter à 5 895m d'altitude !"
Cet été, "j'ai le projet de réaliser un trekking dans l'Himalaya, à la frontière du Pakistan, au Zanskar et Ladakh : 22 jours de marche - avec des cols compris entre 3 000 et 5 300m. Ce qui m'attire dans ce genre d'aventure, c'est d'aller dans des enclaves peu fréquentées, de suivre des pistes non goudronnées, de tomber sur des petits villages déconnectés, des monastères hors civilisation. L'accueil de personnes plus que chaleureuses fait aussi partie du voyage, leur simplicité, leurs traditions. Et la beauté des paysages !"
Même s'il a de l'expérience et sait comment se préparer, Alexandre n'est pas épargné par la peur d'échouer "car la marche en altitude est rude et imprévisible." Pourtant, comme il l'a appris au judo, "je repousse mes peurs, et malgré celles-ci, je me sens excité à l'idée de partir."
Avec philosophie, Alexandre exprime le souhait de "découvrir des lieux insolites en trekking, pour le plaisir des yeux, pour respirer à plein poumons, tant que la nature me le permet." Et pour se constituer aussi un stock de souvenirs, de réflexions...
Et s'il a trouvé un équilibre dans le sport, qui lui a permis "d'évacuer le stress, j'y ai pris plaisir pour être au plus près de la nature. Je continue à pratiquer pour maintenir une certaine hygiène de vie, et aussi parce que quand je demande aux personnes âgées en pleine forme que je croise quel est leur secret, elles me répondent : c'est le sport !"
De toute évidence, Alexandre, au contact de la nature, a su s'imprégner des "parfums [des] couleurs et [des] sons" qui "se répondent [... et] chantent les transports de l'esprit et des sens" *. Au travers de toutes ses expériences, il nous transmet une belle énergie. Son exemple, quant à lui, nous ouvre à tous les possibles, en montrant que chacun de nous est libre de choisir son chemin, et de se laisser inspirer par ce qui l'entoure.
Le Salar de Uyuni en Bolivie, où Alexandre exprime sa joie de la rencontre avec la nature.
Si vous souhaitez épauler ou accompagner Alexandre dans ses projets, n'hésitez pas à nous contacter, nous lui ferons suivre vos messages.
Des paysages à couper le souffle, "qui seront encore là longtemps, alors que nous, humains, sommes limités dans le temps", exprime Alexandre, le trekkeur-philosophe. En photo, "la sublime Laguna Colorado, célèbre pour ses flamants roses, en Bolivie."
Alexandre conçoit très bien d'aller "se perdre" dans des lieux éloignés de la civilisation. Ici en Equateur, à 4 800m, sur le volcan Cotopaxi.
* Extrait du recueil "Les Fleurs du Mal", Charles Baudelaire, Correspondances.
L'auteur, Elyse Moreigne
Editrice de Plaisir du sport en Alsace, passionnée de langages écrits, nageuse, coureuse et randonneuse,
parfois triathlète, engagée pour valoriser la pratique sportive en Alsace en tant que source de bien-être, d'enthousiasme, de dépassement de soi !
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