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Ces entreprises qui sont alléees Au Boulot à Vélo en 2017

Elles étaient nombreuses cette année à se mobiliser autour d'une idée ô combien précieuse à la vie de la cité : le déplacement à vélo. Elles ? Ce sont les entreprises qui ont participé à la 8e édition de l'opération Au Boulot à Vélo, organisée par l'Eurométropole de Strasbourg et l'association CADR'67 du 19 juin au 2 juillet dernier.

Amener les salariés de l'Eurométropole à faire preuve de davantage de véloptimisme* est le pari d'organisateurs motivés à faire évoluer les habitudes, les mentalités. Dans une ville telle que Strasbourg qui ambitionne, "à l’horizon 2025, que 16% de tous les déplacements quotidiens soient effectués à vélo", pourquoi et comment se rend-on à vélo à son travail ? Quels sont les bénéfices et les contraintes ? Et pourquoi les entreprises jouent-elles le jeu ?

Quatre d'entre-elles : Soprema, le Crédit Agricole Alsace-Vosges, Polyplus-transfection et Ostwind nous confirment qu'elles voient la pratique sportive et notamment vélo-taf d'un très bon oeil - voire l'encouragent carrément. Au Boulot à Vélo est pour elles un moyen de générer de la cohésion interne, avec à la clé la volonté de partager l'idée d'un modèle alternatif en termes de déplacement. Or qui dit alternative dit ouverture d'esprit, voire nouvelles perspectives. Concernées ou non par l'obligation légale d'intégrer le plan de déplacement entreprises (PDE) pour les entreprises de plus de 100 salariés en 2018, les entreprises ont tout bon à jouer la carte du déplacement à vélo.

* "Véloptimiste (adj. inv.) : caractère distinctif des habitants de Strasbourg à se sentir heureux, en bonne santé et confiant dans l’avenir grâce à la pratique quotidienne du vélo", peut-on lire sur le site de l'opération Au Boulot à Vélo.

L'envie partagée d'une prise de conscience collective

Au Boulot à Vélo se définit comme "un défi qui consiste chaque année depuis 2009 à mobiliser les entreprises de toute taille, les associations et les institutions au déplacement doux à vélo dans l'Eurométropole de Strasbourg", indique le site auboulotavelo.eu. Le CADR67 et l’Eurométropole de Strasbourg, organisateurs de l'événement, "souhaitent promouvoir les déplacements à vélo dans le cadre des déplacements domicile/travail". Le défi est donc vecteur pour inciter toujours plus d’employeurs à promouvoir le vélo auprès de leurs collaborateurs. Il s’insère également "dans la stratégie de promotion des plans de mobilité, obligatoires pour les entreprises de plus de 100 salariés à l’horizon de janvier 2018". Enfin, "il permet aux entreprises et administrations de créer de la cohésion d’équipe autour d’un événement aux valeurs positives, qui promeut la participation plutôt que la performance."

C'est convaincue par ces grandes idées que l'entreprise Soprema, située zone portuaire sud à Strasbourg, a vu dans le concept "un élément de motivation à faire bouger les gens", indique Rémi Perrin, directeur R&D. "Une bonne dizaine de salariés viennent régulièrement à vélo, certains toutes l'année, et une trentaine de cyclistes ont pris part au challenge cette année." À Illkirch, cette même dynamique sportive a aussi plu à Polyplus-transfection, où le vélo-taf fait partie des modes de déplacement : "C'est la sixième année consécutive que l'entreprise participe au challenge", indique Mathieu Porte, Project Leader R&D de l'entreprise. "La première fois, nous étions déjà un certain nombre de collaborateurs à venir tous les jours à vélo. Ce challenge permettait de nous comparer à d'autres entreprises. De plus, cela pouvait motiver certains collègues à emboîter le pas." Après 6 années, "l'habitude est maintenant ancrée auprès des collaborateurs et tout le monde attend le début du challenge avec impatience." 

À Schiltigheim, chez Ostwind, conscience sportive et environnementale ont contribué à l'action. "Nous avons décidé de prendre part à l'opération sur la proposition de collègues venant à vélo toute l'année", précise Sophie Balland, chargée de communication. De plus, "notre entreprise oeuvrant dans le domaine des énergies renouvelables, l'idée d'encourager les employés à venir au travail à vélo pour réduire l'empreinte écologique a plu". De 4, en 2015, la participation est passée à 9 personnes en 2016 et 12 en 2017. Depuis le siège du Crédit Agricole Alsace Vosges, au centre-ville de Strasbourg, "la décision de participer au challenge a été perçue comme une opportunité pour faire découvrir les pratiques alternatives de déplacement en zone urbaine", indique Lorrène Rung, technicienne communication institutionnelle RSE. Pour cette troisième année consécutive de participation, "54 collaborateurs se sont prêtés au jeu (contre 41 en 2016)." Pour l'établissement, "cette animation s'inscrit dans l'activité RSE (responsabilité sociétale des entreprises), qui tend à sensibiliser les collaborateurs sur les impacts environnementaux liés aux comportements concernant les déplacements privés et professionnels."

Agir responsable est la motivation principale du Crédit Agricole Alsace-Vosges, qui, outre le vélo-taf, multiplie les actions. "En ce qui concerne les déplacements professionnels, nous avons mis en place des dispositifs qui permettent d'optimiser les échanges en évitant les déplacements physiques : équipement de salles de réunion en auto et visioconférence, déploiement d'un outil communautaire intégré sur tous les postes de travail permettant aux salariés de communiquer via messagerie instantanée, d'organiser des audio- et vidéo-conférences ou de faire des partages d'écrans, acquisition de véhicules à faible émission de CO2, encouragement au covoiturage." Tous ces dispositifs sont autant de moyens utilisés par l'entreprise pour réduire l'empreinte écologique. De plus, "en 2016, 439 collaborateurs (soit 30% de l'effectif) ont bénéficié d'une subvention aux transports en commun".

Une dynamique interne qui se renouvelle par le jeu

En faisant bouger l'individu pour sensibiliser le collectif - et réciproquement - les entreprises ont remarqué une évolution dans le bon sens. "Le challenge a un impact très positif sur les collaborateurs", note ainsi Mathieu chez Polyplus-transfection. En termes de motivation d'équipes, sans qu'aucune directive ne soit donnée, "il se crée en interne un mini-challenge pour devenir le meilleur contributeur, même si cela ne débouche sur rien d'autre qu'une participation au résultat collectif. Chacun est fier de sa participation active, du nombre de kilomètres parcourus et du nombre de jours de participation. L'ambiance dans l'entreprise s'en ressent forcément : même si tout le monde ne participe pas, tout le monde est concerné."

Le sentiment est partagé chez Soprema : "Au Boulot à vélo est un moment très attendu dans l'année. Le bilan est très positif car le challenge a un impact fédérateur en interne". Ostwind souligne que "cette action encourage les collaborateurs qui ne le faisaient pas déjà à venir plus régulièrement à vélo. Il y a aussi un côté team-building, puisque chacun s'encourage pendant la période du challenge". Et "une fois que les personnes ont découvert leur trajet, savent de combien de temps elles ont besoin pour le parcourir, elles ont envie de réitérer l'expérience."

Pour le Crédit Agricole, "l'opération Au boulot à vélo a été l'occasion de proposer aux collaborateurs de changer leurs habitudes et leur appréhension vis-à-vis de la pratique du vélo. Les vélo-tafeurs réguliers se sentent valorisés et attendent que des actions soient mises en place pour développer la pratique vélo et optimiser les installations existantes (ex. : agrandir le parc à vélo). Les autres ont apprécié de se prêter au jeu et renouvelleront l'expérience plus régulièrement (notamment par beau temps). Les salariés apprécient de tester sur une journée le déplacement vélo-taf, en vélo classique ou VAE". L'action est "moteur" pour le CA. "Les collaborateurs du siège comme du réseau découvrent ces pratiques alternatives et y prennent goût. Les modes de transport doux sont très utilisés." Certains collaborateurs habitent Colmar ou Haguenau, et prennent le vélo entre leur domicile et la gare de leur commune pour venir à Strasbourg.

Un défi ludique, qui met à disposition des entreprises des outils de communication (comme ici, en photo, chez Ostwind, le selfie "masqué") et laisse à chacune le champ libre pour inventer des solutions. Ainsi, chez Polyplus-transfection, "les années précédentes, nous avions organisé un petit déjeuner le premier jour du challenge et un pot le dernier jour, offerts par l'entreprise afin d'encourager et de remercier les participants". Chez Soprema, "pour faire connaître l'opération, nous avons utilisé le blog interne et proposé une intervention sur une journée de la société Doc Vélo qui est venue entretenir les vélos des participants dans la société." Le Crédit agricole a misé sur "un travail de communication intense et régulier : journal web interne, casting pour la campagne publicitaire, lancement du challenge, animation contrôle technique avec Cadr'67, mise à disposition d'un VAE, distribution de goodies, photo de groupe, mails personnalisés aux participants et responsables d'agence, affichage."

Eradiquer les freins

Si le concept a l'air simple, les entreprises ont néanmoins ressenti qu'un frein majeur était à débloquer chez les néophytes : celui de l'appréhension. L'expérience collective a donc permis à certains d'oser franchir le pas. Qui plus est : "elle a prouvé que certains de nos collègues qui ne faisaient pas du tout de vélo-taf s'y sont mis suite au challenge, se rendant compte que c'est très agréable de faire du vélo, et qu'ils ne mettaient pas plus de temps qu'en voiture", souligne Mathieu. "Et même sans en faire des vélo-tafeurs convertis, voir venir ces collègues de temps à autres en dehors du challenge est déjà une petite victoire".

Parfois s'ajoute à l'angoisse de faire le premier pas un obstacle majeur, lié à l'absence d'infrastructures adaptées. Ainsi, la motivation de Soprema à participer à l'opération était d'autant plus forte qu'il s'agissait de "démystifier le fait que, même si ce n'est pas simple car notre entreprise est dans la zone portuaire sud, rue de St Nazaire, on peut se rendre au travail à vélo sans danger. Une vraie piste cyclable vers le port du Rhin, promise depuis longtemps, accélèrerait le changement de moyen de locomotion. C'est vraiment ce qui manque", regrette Rémi. Et c'est dommage, car "l'entreprise est très ouverte à la pratique vélo-taf." Quelques réglages du même acabit s'imposent aussi pour se rendre chez Ostwind "pour ceux qui viennent du nord, la liaison canal Marne au Rhin vers l'Espace Européen de l'Entreprise est compliquée et parfois dangereuse, car il n'y a pas de piste cyclable venant du nord (rue du triage)", ou encore, pour Polyplus-transfection, "pour accéder au Parc d'Innovations à Illkirch depuis la rue des Vignes". 

De plus, malgré toutes les initiatives mises en place, et quelles que soient la nature du terrain et la facilité d'accès, "la plupart du temps, dès qu'il s'agit de parcourir plus de 5km à vélo, les collaborateurs prennent rarement le vélo en dehors du challenge Au boulot à vélo" constatent les entreprises. L'argument météorologique vient noircir le tableau, car "nombreux sont ceux pour qui les contraintes météo constituent un frein majeur", relève Sophie. À ces difficultés s'ajoutent parfois des contraintes d'organisation personnelle, des soucis de santé, le manque d'équipement, une activité itinérante...

Chez Polyplus-transfection (en photo), un tiers des salariés viennent régulièrement travailler à vélo. Participer à l'opération Au Boulot à Vélo, c'est "promouvoir les déplacements à vélo au sein de l'Eurométropole, valoriser l'image de l'entreprise, et, évidemment, intégrer une petite notion de compétition et une envie de l'emporter", indique Mathieu Porte, chef de projet R&D.

Intégrer complètement la logique vélo-taf dans les entreprises

Reste que, malgré les doutes, pour en faire encore plus, les entreprises vélo-tafeuses n'hésitent pas. "Polyplus-transfection est totalement ouverte au vélo-taf. Elle a d'ailleurs été une des premières à mettre en place l'indemnité kilométrique vélo lorsque le décret a été publié le 11 février 2016. Un tiers des salariés viennent quotidiennement à vélo, été comme hiver." En dehors des déplacements, "de nombreux collaborateurs vont faire du sport ensemble lors de la pause déjeuner. Le fait qu'il y ait une douche de disponible est un avantage."

Chez Ostwind aussi, la pratique sportive est favorisée : "Une douche est à disposition des employés. Le bonus kilométrique a été mis en place pour les déplacements à vélo. Et nous sommes satisfaits de notre troisième participation à cette opération : nous avons été plus nombreux que les fois précédentes, et nous avons parcouru plus de kilomètres". Désormais, "de plus en plus de collègues viennent au bureau à vélo régulièrement."

Au Crédit Agricole Alsace-Vosges, "grâce au CE de l'entreprise, les salariés ont la possibilité d'obtenir une subvention à la pratique d'un sport et aussi à l'acquisition d'un vélo. Grâce aux actions menées, le parc à vélo a été agrandi et un projet de douches est prévu pour fin d'année au siège à Strasbourg". Et comme il ne s'agit pas de gagner mais d'avoir le plaisir de participer et de partager, "c'est une satisfaction interne car nous constatons que nous avons toujours plus de participants qui sont motivés et qui motivent leurs collègues. Nous sortons de cette aventure toujours très désireux de poursuivre nos activités d'animation et de sensibilisation."

S'il est finalement une chose à retenir, c'est que lorsque l'impulsion vient d'en haut, et qu'elle s'attache à ne porter aucun jugement, à ne faire aucune différence, à parier sur le collectif au travers de l'individu, tout le monde ressort gagnant de l'expérience. Dès lors, en optant pour le think global, act local, les participantes au défi Au Boulot à Vélo deviendraient-elles des "happy management models" à suivre ? Certainement. À condition, que chacun, à son niveau, commence par entrer dans le jeu.

Pour Soprema (en photo), l'idée de proposer de jouer plutôt qu'imposer, de participer plutôt que de gagner a séduit les équipes. Et si l'opération Au Boulot à Vélo doit son succès à son concept, à une logique de santé, de challenge, de découverte, de rencontres et de partages avec ses collègues autrement que dans le contexte du travail, l'enjeu est aussi de faire en sorte que les entreprises s'intéressent à la pratique sportive de leurs salariés et l'intègrent comme élément de savoir-être.


Pour plus d'informations :


L'auteur,
Elyse Moreigne

Editrice de Plaisir du sport en Alsace, passionnée de langages écrits, nageuse, coureuse et randonneuse, parfois triathlète, engagée pour valoriser la pratique sportive en Alsace en tant que source de bien-être, d'enthousiasme, de dépassement de soi !
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