Sébastien - le sport pour vivre des choses extraordinaires - Portraits | Plaisir du Sport En Alsace
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Handicap
Course à pied
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Sébastien - le sport pour vivre des choses extraordinaires

Il n'y a pas d'âge pour commencer à apprécier le sport. Et Sébastien, du haut de ses 36 chandelles, est l'incarnation du sportif qui s'est découvert cette passion sur le tard.

Suffisamment tôt toutefois pour s'essayer à plusieurs disciplines, qui l'ont mené rapidement à la course à pied - son sport-plaisir.

Originaire de Masevaux et résidant à Colmar, Sébastien est régulièrement présent sur plusieurs courses alsaciennes, où il affiche des temps de référence plus qu'honorables. Cela malgré un handicap qu'il balaie d'un revers de main - car Sébastien est sourd d'une oreille et a une très grande déficience auditive à l'autre.

Respect devant ce sportif, runner pour le plaisir, et pour qui la discipline et le sérieux sont la clef d'une progression réussie.

De "dernier en sport" à "marathonien récidiviste"

Sébastien l'avoue sans complexe : "adolescent, je n'étais pas très sportif : j'étais même une bille lors des séances de foot ou de basket". Certes, les sports collectifs ne déclencheront pas son enthousiasme. "Il faut que j'y trouve du plaisir, et ce n'était pas le cas". Mais une attirance pour les activités d'endurance se profile tout de même, avec, déjà, "un niveau correct en course à pied".

C'est à l'âge adulte seulement que Sébastien commence à chercher sa voie en matière de sport. Il s'essaie au canoë, tir à l'arc, badminton, ping-pong, à l'aikido traditionnel. Et c'est dans la randonnée en montagne, avec de forts dénivelés, et surtout dans la course à pied qu'il trouve ce qu'il lui faut. "Ce sport-là me permet de me vider l'esprit, de me déstresser, mais avant tout, de trouver une certaine forme de plaisir et de satisfaction du travail accompli".

Il démarre alors au quart de tour : "J'ai commencé la compétition sur 10 kilomètres trois mois après avoir enfilé mes premières chaussures de running. Un an plus tard, je réalisais mon premier semi-marathon. Et enfin, après deux ans et demi d'initiation, je réalisais mon premier marathon." 

Les belles rencontres sur les courses lui permettent de partager sa passion. Mais l'ambiance, c'est ce qui lui plaît le plus. Il met particulièrement à l'honneur ses deux derniers marathons en date (marathon de Paris, éditions 2012 et 2013 en respectivement 4h11 et 4h13). "Je prévois de participer à cette épreuve une nouvelle fois en 2014 car l'ambiance y est tout bonnement extraordinaire. C'est un véritable challenge que d'arriver au bout d'un tel parcours, et force est de reconnaître que les sacrifices et la dureté de la préparation ne sont rien, comparés à l'émotion qui nous submerge une fois la ligne d'arrivée franchie".

S'il ne s'est pas découragé sur cette épreuve, c'est que Sébastien a su prendre son temps pour progresser. Une résistance physique - car le marathon demande beaucoup d'énergie, même pour des coureurs chevronnés - et mentale aussi - parce qu'à un moment de la course, c'est la tête qui fait avancer les jambes.

Pour maîtriser tout cela, une préparation sérieuse est nécessaire. Coup de chance : notre sportif est aussi rigoureux qu'énergique.

Un entraînement qui laisse peu de place au hasard

Soucieux de ne pas brûler les étapes, Sébastien s'astreint à une discipline qui intègre un plan d'entraînement raisonnable ainsi qu'une alimentation correcte et qui donne une large place à la récupération. "Pour moi, il est très important d'être régulier, de ne pas brûler les étapes. Pour éviter les blessures bien sûr (tendinite, élongations), mais aussi et surtout pour continuer à prendre du plaisir".

La préparation d'un marathon représente 5 heures d'entraînement hebdomadaires pour Sébastien, soit 4 sorties et environ 50km par semaine. Ses entraînements comprennent de la VMA (fractionné), du travail au seuil (allure soutenue), de l'endurance fondamentale et des sorties longues. "Il faut aussi intégrer que le repos fait partie de l'entraînement, je ne fais donc jamais deux séances difficiles d'affilée, je laisse au moins 48h entre, ou alors je fais un footing léger de 45 minutes".

Très généreux et prêt à partager sa passion, Sébastien nous livre tous les secrets de son entraînement (matériel, conseils alimentation, planning, etc.) que vous trouverez sur le lien suivant : "L'entraînement marathon de Sébastien".

Le plaisir de réaliser toujours plus

Sébastien trouve du plaisir dans ce qu'il fait. Il ne rate aucune des séances de badminton du mercredi, qu'il pratique à titre de loisir. Dans la course à pied, il apprécie d'être avec d'autres coureurs. "En compétition, tu vas souvent plus vite qu'à l'entraînement et pourtant tu n 'es pas plus fatigué, ceci sans doute parce qu'on avance à plusieurs même entre parfaits inconnus. Sans les participants, les spectateurs, je ne pense pas que j'aurais pu finir le marathon avec un chrono de 4h..."

Ses objectifs à court et moyen terme ?

Progresser, et pour cela s'inscrire dans un club de passionnés de course à pied de la région.

Faire du renforcement musculaire, afin d'améliorer ses chronos de façon sensible. Et passer le seuil des 45 minutes sur 10 kilomètres et 1h45 pour le semi-marathon.

Il a également participé à un défi passionnant : le tour de la vallé de la Thur, les 15 et 16 juin (cf. article du 5 février : 38e tour de la vallée de la Thur - 24h pour un défi top niveau).

"Pour mes 40 ans, si tout va bien, je voudrais me lancer un défi encore plus ambitieux : le GR20 en Corse, ou un 100km en course à pied (Millau par exemple). Mais c'est encore loin, restons dans le moment présent !"

Dynamique, sérieux, endurant, souriant - tout cela malgré un handicap. Pourrions-nous en faire autant que lui ?


 

Trois question indiscrètes à Sébastien...

Quelles ont été tes "premières fois" avec la course à pied ?

"Mon premier « 10 kil », je m’en souviens bien : c’était en juin 2009, à Molsheim, où se déroulait (et se déroule toujours !) aussi le semi-marathon et le marathon le même jour. À l’époque, je ne pensais pas du tout participer à un marathon un jour, c’était si lointain !

Après avoir débuté la course à pied de façon régulière début mars 2009, j’étais tenté par l’aspect ludique des compétitions. Mon choix s’était porté sur Molsheim, dans le Bas-Rhin. Je voulais juste terminer, sans objectif chronométrique, si ce n’est faire 1h, c’était déjà bien pour une première. J’ai beaucoup apprécié l’aspect convivial, le panorama, et partager ceci avec d’autres coureurs, j’ai tout de suite adhéré ! À l’arrivée, mon score est de 59mn02, un temps qui me semble extrêmement lointain aujourd’hui, mais qui, à l'époque, me comblait de bonheur. Par la suite, plusieurs « 10 kms » ont été réalisés avant de pouvoir prétendre au statut de « semi-marathonien » l’autre étape décisive.

Mon premier semi - soit 21,1km de course -  s'est porté sur Strasbourg en mai 2010. Toujours dans le but de finir sans « prise de tête », ce semi m’a beaucoup plu. Il traverse l’Allemagne par le pont de l’Europe pour rejoindre Kehl, où les ravitaillements étaient bien fournis. Le fameux passage entre les kilomètres 15 et 17 avait été laborieux, n’ayant pas d’expérience sur une aussi longue distance à l’époque. J’avais ressenti un coup de barre, d’autant plus que le parcours n’était pas totalement plat. Je finis en 2h05 et quelques, soit sur le même rythme que mon premier « 10 kil » ! Que du bonheur et pourtant, je n’étais pas encore dans l’optique de boucler un marathon un jour… Par la suite, d’autres semi-marathons suivront : Belfort, Molsheim deux fois, Reims, Sélestat, Strasbourg (bis !)"

Quelles sont les courses alsaciennes auxquelles tu participes volontiers ?

"Tous les ans, j’essaie de participer à de nouvelles compétitions, sans laisser tomber celles qui me tiennent à cœur telles que les 10km du trophée de la vigneronne à Colmar fin juillet, les 10km de Colmar début novembre, et les 10km de Ribeauvillé début décembre. Depuis 2012, j’ai découvert les courses nature - Orschwihr, Ottrott, Ungersheim - qui offrent un dépaysement garanti et que je compte intégrer dans mes plannings annuels.

Mon bonheur serait de participer à un marathon proche de la région. Il y avait Strasbourg en 2012, mais je n’ai pas eu de très bons échos quant à son organisation… À suivre pour les années suivantes.

Metz était mon 1er marathon en octobre 2011, je l’ai choisi pour sa proximité avec l’Alsace, d’autant plus que je connais bien la ville. J’envisage de participer au marathon de Reims dans les années à venir puisque j’ai apprécié le parcours du semi que j’ai fait en 2010. Il y avait autant de coureurs que pour celui organisé à Strasbourg, c’est dire…

Colmar projette de proposer un marathon local en 2015, qui partirait de l’Allemagne à Rust, pour une arrivée au champs de Mars… Inutile de dire que je suivrai cette information de près !

Et celui du vignoble d’Alsace à Molsheim, bien que vallonné, me tente énormément, puisque c’est l’un des meilleurs semi-marathons auquel j’aie pu prendre part jusqu’à présent !"

Qu'est-ce que ça implique de courir avec une déficience auditive ?

"Ma « différence » qu’est la surdité ne me gêne pas pour courir. Le plus gênant est de faire attention à ma prothèse auditive quand la pluie s'en mêle lors des compétitions car si elle est assez discrète, elle n’est pas étanche…

La surdité amplifie un peu les autres sens puisqu'à défaut d’entendre normalement, les sourds et malentendants sont plus attentifs à ceux qui les entourent. Ainsi, en ce qui me concerne, je suis attentif quand un coureur me double, je cède souvent le passage à une coureuse lors d’un passage où il faut jongler entre les participants.

Les personnes atteintes de déficience auditives doivent lire davantage, discuter plus, se forcer à faire le premier pas, puisqu’il faut bien compenser le manque de réceptivité des sons, des bruits… par d’autres moyens. Il y a presque toujours, selon moi, une solution à un problème.

L’intelligence et l’instruction ne sont pas modifiées par rapport à un « entendant » si les moyens pour pallier à la différence vécue ont été entrepris suffisamment tôt."

Sébastien et la course à pied, n'est-ce pas la confirmation de l'adage qui dit que : "Quand on veut vraiment, on peut" ? 

 


L'auteur,
Elyse Moreigne

Editrice de Plaisir du sport en Alsace, passionnée de langages écrits, nageuse, coureuse et randonneuse, parfois triathlète, engagée pour valoriser la pratique sportive en Alsace en tant que source de bien-être, d'enthousiasme, de dépassement de soi !
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