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Thibault - de la grandeur d'âme et des talents sportifs

La décontraction, c'est certain, fait partie de Thibault tout autant que sa haute stature. Ce sportif de 35 ans, ingénieur thermicien dans un cabinet d'architecture, toujours serein et plein d'énergie, possède, en plus de son humour, un potentiel remarquable.

Très ouvert, il se montre prêt à relever de multiples challenges, dans lesquels il s'engage sans appréhension - désignant par plaisir ce que d'autres qualifient de coup de folie. Avec, à la clé, des résultats bluffants...

Ses sports ? Aviron, course à pied, flamenco, handball, volley-ball... La liste est déjà bien longue - et risque encore d'être augmentée.

Portrait d'un gars à l'étoffe de champion, aux valeurs simples, et qui ne se prend pas la tête.

Les3t

(En photo : l'équipe des 3 T : Thibault, au centre, accompagné de Thomas - à gauche - et Thiébault - à droite)

Des comptes à régler avec une balle

Le sport et Thibault, ça remonte à loin. Du haut de ses 1m85, il avoue avoir commencé par le volley-ball par challenge personnel : "parce que j'étais infoutu d'attraper une balle" confie-t-il confusément. Qu'il échoue lamentablement là où les autres réussissaient sans problème, ça, Thibault ne pouvait pas le concevoir. Il démarre alors une longue période d'apprentissage dans les sports collectifs, où volley, pendant 7 ans, un peu de basket et beaucoup de handball se succèdent naturellement au fil des cycles scolaires : "nous étions toujours quelques potes de classe à jouer ensemble, les matches étaient l'occasion de nous défouler, de discuter, de partager des bons moments ensemble."

Avec les années, cependant, une certaine lassitude s'installe. Thibault a certes appris à rattraper correctement cette fichue balle, mais l'esprit de compétition au sein même de son équipe le laisse perplexe. "Pourquoi valoriser certains individus plus que d'autres ?" se demande-t-il. Le sport collectif, ses contraintes, ses principes, l'amènent à se repositionner. Et à revenir en arrière.

Retour à l'endurance - et à des valeurs plus proches de lui

Car d'aussi loin qu'il se souvienne, Thibault a toujours marché. Avec ses parents, les week-ends, autour de Gérardmer - d'où il est originaire.

Cette activité lui a fourni une excellente base d'endurance et lui a permis aussi de prendre l'habitude des difficultés liées au terrain de montagne, en mode, déjà, marche nordique, utilisant des "sapins" - de simples bouts de bois - comme bâtons de randonnée.

Pour rester en pleine nature, il s'initie au ski de fond dès l'adolescence. Après ses études, tout naturellement, il se met à pratiquer régulièrement la course à pied. Le côté solo ne l'effraie pas. Il apprécie au contraire d'être le premier humain à fouler la neige tôt le matin lors de ses sorties en ski, ou de croiser, dans le silence d'une course en forêt, un groupe de biches qui s'écartent avant de le regarder passer.

L'effort, quand on est seul, n'est pas le même. Thibault est dans son rythme, il ne se confronte qu'à lui-même, à ses envies. L'occasion, peut-être, d'aller plus loin, de se la jouer plus fort que s'il était en groupe.

Thibault a aussi un besoin fort de cette proximité avec la nature environnante. Pour lui, au travers du sport "la nature devient un terrain d'expression". 

Huit ans hors du contexte sportif

Comment expliquer, alors, qu'il y ait eu ce gros break sportif de huit ans ?

"C'est venu un peu par hasard, dit-il. Mes objectifs professionnels et personnels ont pris le dessus. Ma vie était devenue très urbaine, je ne fréquentais plus de sportifs, mes centres d'intérêts s'étaient orientés davantage sur l'art, la peinture, les voyages..." Il continue pendant cette période à marcher beaucoup. Pourtant il lui manque quelque chose.

"Je suis revenu au sport parce que je ne me sentais plus en forme physique ; en léger surpoids, j'étais à la traîne. Pour moi, c'était incohérent car je n'avais aucun problème de santé."

On devine en sous-entendu qu'il n'y avait pas "que" ça. Ses compétences intellectuelles venaient d'être validées dans un environnement professionnel enrichissant, il fallait désormais trouver un nouvel enjeu. Pourquoi pas essayer de voir ce que ses "grands segments" (i.e. ses jambes) étaient encore capables de donner. Thibault était-il prêt à progresser physiquement ? Son corps pouvait-il encore le porter à un bon niveau ?

Heureux hasard des découvertes

C'est alors l'époque des "essayages", il y a deux ans à peine, soit depuis 2011.

Thibault tente le sport en salle, mais, non merci, l'ambiance ne lui plaît guère - ce montagnard préfère être au grand air.

Il accroche davantage aux petits footing, autour de Guebwiller (où il est nouvellement installé), car ils lui donnent l'occasion de parcourir le vignoble, de découvrir le coin et le Grand Ballon. Une zone qu'il s'approprie d'abord en voiture, mais comme c'est contraignant de prendre la voiture, il finit par faire le trajet directement depuis chez lui en courant - soit 12-13km aller, pour 1 000-1 100m de dénivelée positive. Mais tout ça, évidemment, ne lui suffisait toujours pas.

Vient alors la rencontre fusionnelle avec l'aviron (voir ci-dessous).

Une initiation au Rowing club de Mulhouse provoque un coup de coeur : "Dès les premiers coups de rame, ça m'a emballé". Accro, il assiste à toutes les séances avec assiduité - quitte à remettre en cause un projet de vacances... "J'ai tout de suite apprécié la coordination, l'effort, les sensations qui sont très prenantes". Thibault souligne aussi que c'est un sport complet, qui demande de la persévérance, de la précision, le sens du rythme et "qui fait travailler 87% des muscles du corps !" Soit un complément tout trouvé aux autres activités qu'il pratique.

"Il y a fort à parier que je trouve aussi un apaisement dans la régularité des mouvements qui contrebalance mon tempérament en zig-zag", admet-il en souriant.

Thibault souhaite vraiment promouvoir ce sport auquel il s'est attaché. Et insiste sur une pratique très conviviale : "car même si les parcours ne sont pas forcément variés (les sorties auxquelles il participe font entre 10 et 15km, de Riedisheim au Pont du bouc), les rencontres, elles, sont toujours différentes. Et en plus, c'est l'occasion de flâner - même si pas trop - au milieu de la faune aviaire locale".

Ce qu'il aimerait, prochainement ? "Trouver un binôme de mon niveau, pour progresser et réaliser des sorties plus corsées, plus longues, plus rapides... Et quoiqu'il advienne, c'est un sport que je ne lâcherai pas, un excellent complément à la course à pied."

Une logique de compétition avec soi-même - plutôt qu'avec les autres

S'il pratique l'aviron pour le loisir et les bienfaits physiques de la discipline, il en va un petit peu autrement, depuis fin 2012, pour la course à pied. Dans ce domaine, Thibault est curieux de voir jusqu'où il peut encore arriver.

Son terrain de jeu, c'est Guebwiller, "avec ses pentes, sa boue, ses cailloux, son mauvais temps, le parcours Vita, le vignoble, le Grand Ballon... La ville est idéalement située pour créer des circuits sans cesse différents."

Trois à quatre sorties par semaine l'amènent à obtenir des résultats plus qu'encourageants, comme l'évoque son palmarès récent :

Thibault

(crédit photo : Arnaud Wagner - Grimpée du Hohrodberg 2013)

À chaque fois, c'est une surprise pour lui d'arriver aussi loin devant. Car il n'ambitionne pas de finir premier, loin de là. Il a plutôt hâte d'atteindre, de dépasser ses limites, et lutte bien plus avec lui-même qu'avec les autres. "J'ai la sensation que je ne suis pas encore au bout de ce que je peux donner" précise-t-il humblement.

Cette année, on devrait le croiser sur d'autres beaux challenges, tels que la course des crêtes vosgiennes, le 25 août - juste à son retour d'un trekk en Islande -, et le marathon d'Amsterdam.

Mens sana in corpore sano - ou le coaching à l'intuitif

Où Thibault trouve-t-il autant d'énergie ?

Dans la nourriture, assurément. Car si d'aucuns prétendent que Thibault a un appétit d'ogre, lui rétorque simplement qu'il sait s'écouter, se régénèrer correctement. "Me priver de bonne bouffe serait contraire à mon code de bonne santé !" affirme-t-il.

De la quantité, certes, mais de la qualité aussi : ainsi, en matière d'alimentation, le régime crétois trouve chez Thibault toute sa place, de même que les produits locaux et bio, qu'il favorise. Surtout : il mange ce dont il a envie dans l'instant, il fait confiance à ses sensations - et à certains principes dans lesquels il se reconnaît. Il a lu beaucoup à ce sujet, mais ne s'embarrasse pas de méthodes. "C'est trop contraignant", explique-t-il.

À ce mode d'alimentation sain se greffe une simplicité évidente dans son rapport avec la vie. Zen, détaché de la pression, son seul objectif est de prendre du plaisir à ce qu'il fait.

Alors, pour être performant, il applique l'idée que le plaisir doit commencer dès l'entraînement. "Je n'aime pas les extrêmes : il faut que je puisse progresser à mon rythme. En fait, c'est presque intuitif chez moi : si je sens que je dois courir ou ramer tous les jours, je le fais. Si je sens que mes jambes peinent, c'est que je n'y trouve pas de plaisir - et cela ne doit pas devenir désagréable..."

En termes de technique, il glâne des conseils en discutant avec les coureurs expérimentés, au gré des courses auxquelles il participe. Chacun amène sa propre réflexion, ce qui lui est fort utile pour valider des idées auxquelles son intuition l'avait déjà amené.

Pas compétiteur pour un sou, Thibault néglige la technologie, qu'il ne considère pas comme indispensable. "Je n'aime pas courir avec des chiffres, ce n'est pas assez intuitif". Exit, donc, les montres sophistiquées. Il se contente à la rigueur de jeter un oeil à sa Garmin pour vérifier une sensation, se donner une idée de son rythme cardiaque, mesurer une distance. Il se la joue fartlek à fond.

S'embarrasser d'un coach attitré ? Thibault n'en voit pas l'utilité : "Mon seul coach, c'est celui de la mesure du plaisir que je prends".

Un argument imparable - et, peut-être, une théorie du savoir bien vivre à méditer...


L'aviron en pratique en Alsace

AVIRON© FFSA 2011 : Christophe Darbelet

Vous trouverez toutes les informations pratiques générales sur le site de la Fédération française des sociétés d'aviron, tel que "Débuter en aviron : FAQ"

Les clubs dans le Bas-Rhin :

Les clubs dans le Haut-Rhin :

Modalités pratiques :

  • Chaque club a ses horaires d'ouverture spécifiques. Thibault précise : "Le club de Mulhouse est ouvert les mardis et jeudis soirs, ainsi que le samedi et le dimanche en entier, avec des initiations le samedi matin, en groupe, c'est très sympa !"
  • Aucun équipement spécifique n'est nécessaire.
  • Les bateaux (skiffs) comportent de une à huit places, les groupes sont établis en fonction du niveau.
  • De nombreuses sorties sont proposées, en Suisse, à Venise, à Berlin, voire dans les calanques... Exemple du calendrier annuel des sorties de l'Union Regio
  • Il faut prévoir le coût de la licence (obligatoire) et de la cotisation annuelle, qui varie légèrement suivant les clubs (entre 250 et 300€ suivant la formule à l'année).
  • L'entraînement en hiver se fait souvent en salle sur des ergomètres (rameurs qui mesurent les distances parcourues)

L'auteur,
Elyse Moreigne

Editrice de Plaisir du sport en Alsace, passionnée de langages écrits, nageuse, coureuse et randonneuse, parfois triathlète, engagée pour valoriser la pratique sportive en Alsace en tant que source de bien-être, d'enthousiasme, de dépassement de soi !
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