L'équipe de choc du tour de la vallée de la Thur 2013 - Portraits | Plaisir du Sport En Alsace
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Randonnée
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L'équipe de choc du tour de la vallée de la Thur 2013

Ils l'ont tenté, ce "tour infernal" - et ils sont plusieurs à être allés jusqu'au bout de l'épreuve, nombreux à s'être approchés de la limite imposée des 24 heures. Avec un franc et beau soleil pour cette édition 2013. 

Retour d'expérience des membres de l'équipe d'Alain - leur résultat, leur ressenti, leur préparation, sur ce qui reste un défi de fou pour tous ceux qui y participent : le tour de la vallée de la Thur.

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Un départ tranquille et dans la bonne humeur

La motivation par le groupe - et quel groupe !

Lancée il y a un an, l'idée a enthousiasmé en tout 18 marcheurs autour d'Alain. Des randonneurs que les 96km et les 4900m de dénivelée n'ont pas, a priori, réussi à effrayer. A posteriori non plus, puisque les impressions restent bonnes.

"C'est faisable avec de l'entraînement", affirme Christine, qui a terminé l'épreuve en 26h15. Et elle ajoute : "Même si ça reste un défi personnel où chacun évolue à son rythme, le fait de s'inscrire en groupe est plus motivant".

Christian, lui, a dû abandonner au 68e kilomètre en raison d'un genou défaillant. Ce tour de la vallée de la Thur 2013 (organisé par le CVSA), il n'y pensait "même pas en rêve. Mais la motivation de tout un groupe de marcheurs et de tout un groupe de logistique m'ont amené à y croire."

L'atout indéniable de ces marcheurs, ç'a été un "soutien logistique" organisé en parallèle. Un groupe d'amis s'est en effet formé pour rejoindre les randonneurs en voiture, et les retrouver à certains endroits stratégiques afin de partager un repas, organiser des massages des membres endoloris, permettre aux plus fatigués de dormir un peu sur la banquette arrière... "J'étais toujours très heureuse de les retrouver, confirme Christine, pour l'accueil, l'aide proposée, les rigolades et la bonne humeur, même à trois heures du matin !"

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Pause : ravitaillement et détente, grâce au "soutien logistique" organisé par des amis

Une épreuve hors du commun

"Physiquement, musculairement, c'était très difficile, affirme Jacky, un habitué aux raids en haute montagne, été comme hiver, qui a terminé le défi en 25h50. J'ai eu les premières crampes d'alerte au bout de 15km. Les jambes étaient lourdes et les pieds brûlants." Et ses pauses se sont faites rares au fur et à mesure de l'avancée vers la ligne d'arrivée. "Après 50km de marche, si tu t'arrêtes, c'est foutu. La dernière fois que j'ai posé mes fesses, c'était au Grand Ballon à 23h15, ensuite c'était à Saint-Amarin le lendemain à 15h50 !"

Pour Laurent, finisher en 26h tout rond, ce qui a été difficile : "les pieds qui chauffaient après 70km, et les genoux qui tiraient dans les dernières descentes, un ras-le-bol sur la fin et forcément la fatigue..." La fatigue a joué aussi chez Sébastien, qui a jeté l'éponge au bout de 75km, de "peur de ne pas terminer". Il a aussi "sous-estimé la difficulté du parcours : je ne pensais pas que ce serait aussi éprouvant ! J'ai souffert plus que lors du marathon de Paris, c'est dire ce qui vous attend..."

Les échauffements sous les pieds, pour Christine, "sont devenus pénibles à 30km de la fin. Je pensais que le dénivelé positif allait être plus difficle à gérer, mais finalement, ce sont les descentes des derniers kilomètres qui se sont avérées les plus éprouvantes."

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Marcher, pendant 24 heures non-stop

Leurs secrets de préparation 

Pour Laurent, ce qui a compté, ce sont les deux randonnées d'inititation proposées par Alain, ainsi que "un peu de sport régulièrement, une bonne dose d'inconscience et mon caractère tête de mule indispensable pour finir".

Christine, qui aligne 3km de natation tous les deux jours depuis plusieurs années et a fait plusieurs parcours de reconnaissance, n'a pas lésiné sur la préparation alimentaire, avec "un régime particulier une semaine avant l'épreuve, de la nourriture et de la boisson adaptée sur le parcours, une préparation des pieds (tannage au jus de citron +NOK), un sac à dos contenant le strict minimum.

Son plus : "un super site de référence sur lequel je me suis basée : http://www.diet-sport-coach.com/pages/produits-energetiques-maison/avant-pendant-apres-l-effort.html"

Si Sébastien n'est pas arrivé au bout, il dit qu'"avec le recul, j'aurais dû continuer. J'avais encore de l'énergie. Ce qui m'a fait défaut, c'est un sommeil pas très régulier, et un manque d'absorption de glucides lents en amont de l'épreuve. En termes de préparation, j'avais seulement terminé une randonnée de 51km et 1500m de dénivelée, et fait quelques courses (semi-marathon, 10km), ce qui était insuffisant face à ce type d'épreuve hors du commun".

Christian aussi se sentait "en bonne condition physique et morale au bout des 68km. "Je n'ai pas fait de préparation particulière, si ce n'est une reconnaissance d'une partie du parcours sur 40km. En fait, je fais du sport régulièrement, c'est peut-être ce qui m'a aidé." Son conseil niveau matériel : "avoir une bonne paire de chaussures."

Un parcours très personnel et la satisfaction d'être arrivé jusqu'au bout

Malgré les douleurs, le moral tout au long du parcours a été au rendez-vous.

Pas de fatigue pour Jacky, "pas de perte de confiance, un gros moral malgré certaines douleurs pesantes".

"Pas de problème de moral, affirme Laurent, je n'ai jamais pensé à l'abandon, je redoutais les montées mais finalement je les ai bien passées, et j'ai encaissé la distance, moi qui n'avais jamais dépassé 50km. La nuit s'est déroulée sans  gros coup de pompe..."

Chez Christine, le sentiment d'après coup, c'est "la fierté d'y être arrivée, parce que ce n'est pas rien !"

Le groupe n'est pas resté uni jusqu'au bout, impossible techniquement sur une telle distance, et assez rapidement, ce qu'Alain avait prévu, des binômes de niveau se sont formés. "Une mention spéciale pour mon binôme" confirme Laurent, et c'est un avis largement partagé, que le fait d'avoir été à deux a permis d'arriver jusqu'au bout.

Jacky, lui, est parti tout seul après le 53e kilomètre. Pour lui : "Les priorités ne sont pas dans la performance mais dans l'envie et le respect de soi. Bon nombre de marcheurs m'ont dépassé mais ça ne m'a pas du tout déstabilisé car j'étais persuadé que plusieurs parmi eux resteraient sur le carreau."

Aucun doute : même avec de l'entraînement, il faut une bonne force mentale pour y arriver. Et réaliser une telle marche, 96km et 4900m de dénivelée, quelle que soit la durée nécessaire, en soi, cela relève déjà de l'exploit. Un seul mot pour tous les membres de cette équipe que le goût du défi a rassemblés : bravo !

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La ligne d'arrivée franchie : repos - et relâchement complet pour tous...


Et si c'était à refaire ?...

Au lendemain de l'épreuve, Alain, meneur de ses brebis, l'annonçait : "personne, à l'unanimité, ne le refera l'an prochain. Sachant qu'il y avait de bons marcheurs au départ, cela montre à quel point c'était difficile".

Mais après quelques jours, le souvenir de la "guirlande géante sur les crêtes durant la nuit", "le lever de soleil au petit matin", "la larmichette lors du franchissement de la ligne d'arrivée", la bonne ambiance générale, et le défi personnel que cela représente a ragaillardi les esprits.

Laurent : "Avec un peu de recul on savoure ce moment, le dépassement de soi, la douleur, la sueur - et il n'est pas impossible que j'y retourne l'année prochaine avec pourquoi pas l'objectif de finir en 24 heures?"

Sébastien : "Si c'était à refaire je me préparerais mieux, avec davantage de marches rapides avec du dénivelée. Si tout va bien, je me réinscrirai au tour Thur 2014."

Christian, qui trouve la motivation à travers le groupe, le refera peut-être. "Tout seul, je ne l'aurais jamais fait."

Christine : "Si je le refaisais, je mettrais plutôt des baskets de trail, plus légères - peut-être que le pied s'échaufferait moins - et j'irais  voir une pédicure avant l'épreuve pour qu'elle me fasse des pieds en or !"

Pour Jacky, seule la phrase de son ami Ehrart Loretan - guide renommé tragiquement décéde en haute montagne en 2012 - reste valable : "La montagne, tu ne peux pas la vaincre. Elle te laisse passer ou elle te laisse pas passer". En 2013, elle l'a laissé passer. L'avenir seul dira pour la suite.

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L'auteur,
Elyse Moreigne

Editrice de Plaisir du sport en Alsace, passionnée de langages écrits, nageuse, coureuse et randonneuse, parfois triathlète, engagée pour valoriser la pratique sportive en Alsace en tant que source de bien-être, d'enthousiasme, de dépassement de soi !
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Cet article a été commenté 1 fois

De : Maguy, le 20/02/2016 à 11h24min54s |
ça fait quelques temps que je pense à ce tour découvert par le plus grand des hasards ...il "m'appelle " en fait et lire cette page m'a confortée dans cette envie !!!!! bravo à vous !!!!
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