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Course à pied
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Miguel et Thierry : deux gars de l'ASL La Robertsau sur le podium du Challenge 21,1 - édition 2016

Miguel, 45 ans, et Thierry, 47 ans, font partie de l'ASL La Robertsau. Dans ce club, les coureurs partagent entre autres particularités le goût des challenges. Et notamment celui du Challenge 21,1, consistant à participer à tous les semi-marathons d'Alsace de l'année - neuf au total en 2016.

Déjà, en 2015, Christophe et Fabrice avaient pris les deux premières places du classement. En 2016, Miguel et Thierry ont eu envie de suivre les traces de leurs prédécesseurs : après huit mois d'aventure, ils se sont classés respectivement 2e et 3e du défi, totalisant 13h38'07 et 13h55'30 de course cumulée.

Leur sérieux, leur motivation et le plaisir de se retrouver avec toute l'équipe en déplacement leur ont permis de contrer les difficultés des épreuves de 21,1km chacune, qui se sont souvent enchaînées à une semaine d'intervalle, sur des terrains pas toujours simples. Ne visant que l'opportunité de bien faire et de tout donner, les deux profils ont trouvé sur le Challenge 21,1 une occasion de tester quelque chose de nouveau. Et de finir, certes encore loin de la tête du classement de chaque épreuve, mais haut la main de ce défi singulier.

 

Sur le semi-marathon d'Epfig 2016, la pluie était au rendez-vous. Ici, on voit Miguel, dossard numéro 5, très concentré, distancer légèrement Christophe et Fabrice, en T-shirt bleu ASL La Robertsau, qui avaient terminé premier et second de l'édition 2015 du Challenge 21,1.

Sportifs depuis longtemps, oui - mais en course à pied ?

Le point commun de Miguel et Thierry ? Une aptitude à courir un semi-marathon à une allure moyenne proche de 13,8km/h. Ce bon score, ils l'ont obtenu tout récemment, lors du Challenge 21,1 de 2016. Leur tempérament aussi présente des similitudes puisque tous deux font preuve d'une grande vigueur, avec un parcours sportif bien rempli - et ce, depuis leur enfance.

Miguel a ainsi suivi une ligne directrice nette : depuis tout jeune, il est adepte de handball, qu'il a pratiqué en Espagne, où il a grandi. Installé depuis 2001 à Strasbourg, il poursuit désormais sa pratique à l'ASL La Robertsau, au HBC Schiltigheim et à l'ESSAHB. Ce qui lui a fait intégrer l'univers du running, un jour de décembre 2013, c'est justement de ne plus pouvoir jouer au handball, "suite à une blessure à la main gauche lors d'un match", évoque-t-il. D'emblée, Miguel s'est alors fixé un objectif : "réaliser le 5km de Strasbourg, en mai 2014". Les circonstances font qu'il ne participe finalement pas à cette course-là : "ma toute première course a été le 10km du Marathon du vignoble d'Alsace, le 15 juin 2014."

Thierry, de son côté, dispose également d'un passif sportif conséquent, puisque, jusqu'à ses 21 ans, il a majoritairement pratiqué l'athlétisme, mais aussi le ski de fond en compétition, le vélo, le rugby. À 23 ans, après deux années sans sport, il se remet à courir, à la fois par hasard et par défi. "C'était en septembre 1994 : mon oncle, mon frère et deux cousins s'étaient mis au running depuis quelque temps. Ils étaient inscrits sur le Marseille-Cassis. Un de mes cousins, ne pouvant plus y participer, m'a proposé son dossard. J'ai donc relevé le défi", explique-t-il. Le mardi suivant, Thierry rejoignait le clan familial des runners : "j'ai fait mon premier footing avec mon oncle".

Franchir le pas n'a pas été simple :"J'étais fumeur à l'époque et je ne pratiquais plus de sport : j'ai cru que j'allais mourir !" Malgré la difficulté de la reprise, Thierry s'est accroché : "le dimanche suivant, je réalisais un 10km en finissant avant-dernier en 59 minutes. J'ai continué en participant à une course pratiquement tous les dimanches. Fin octobre, j'ai pris le départ de Marseille-Cassis". Pour le runner en herbe, c'est une révélation : "quel pied ! J'y suis retourné quatre années de suite : j'avais choppé le virus !"

ASL La Robertsau Thierry

Thierry (dossard 406 sur les Courses de Strasbourg 2016, en photo), qui cumule 22 années d'expérience en course à pied, a terminé en 01:26:26 le semi-marathon des Courses de Strasbourg 2016, à quelques foulées devant Miguel (en 01:26:57), qui, lui, n'a commencé à courir qu'en 2013.

Réveiller la part de challenger qui sommeillait en eux

Pour Thierry et Miguel, être mordu de course à pied n'était pas une condition suffisante pour participer au Challenge 21,1 : leur motivation à réaliser tous les semi-marathons d'Alsace en 2016 a en effet surtout été liée à la performance des gagnants de 2015 - et collègues d'entraînement - Christophe et Fabrice. Miguel, qui avait suivi le Challenge 21,1 lors de la première édition, avait "beaucoup apprécié la bonne ambiance et le bon esprit de compétition généré au sein de notre club par nos deux champions." Pour Thierry, qui n'avait jamais participé à aucun challenge auparavant, l'exemple de ses amis du club a été porteur. "Je m'étais inscrit au challenge en 2015, mais je n'avais pas fait toutes les courses, préférant en cibler quelques-unes dans la saison. La victoire de Christophe et Fabrice, qui ont à peu près le même niveau que moi, et avec qui je cours toute l'année, m'a donné envie de suivre leur exemple, et de tenter le coup en 2016." 

En termes de motivation personnelle, Thierry estime aussi que "ça avait de l'allure d'enchaîner les 9 semi-marathons, notamment avec les deux doublons en mai et juin, et la trilogie en septembre. Et puis de terminer par le Sainte-Odile !" Boosté par le caractère ambitieux de cet objectif, Thierry a démarré le challenge dans de bonnes conditions : "j'étais très bien à La Wantzenau. J'étais en pleine préparation pour le marathon de Paris", affirme-t-il. Quant à Strasbourg, "ça a été une grande journée : cela faisait quatre ans que je n'avais pas couru aussi vite sur la distance. Par contre, le week-end suivant à Bâle a été terrible : jour sans et coup de chaud. Les autres courses se sont bien déroulées, dans des conditions fluctuantes mais cohérentes."

La grosse difficulté, la "trilogie de septembre", a été un cap pour nos deux coureurs. "L'accumulation des épreuves entre septembre et octobre a été le moment le plus compliqué pour moi", estime Miguel, "puisque j'ai dû non seulement enchaîner les trois semi-marathons à Colmar, Rosheim et Sélestat, mais aussi une participation au marathon de Munich, puis finir le challenge avec le semi-marathon du Mont Sainte-Odile". 5 week-ends très chargés, au cours desquels Miguel a su faire face avec détermination. Pour le pétillant Thierry, "ces trois épreuves se sont bien passées : je ne pensais pas être capable d'enchaîner aussi bien les trois semi-marathons à une semaine d'intervalle. J'ai eu une petite faiblesse dans les 5 derniers kilomètres à Sélestat. Difficile surtout quand mon ami Miguel - qui était en footing avant un marathon la semaine d'après - me rattrape au 20e km..."

L'épreuve finale du semi-marathon du Mont Sainte-Odile a représenté un autre enjeu pour Thierry : "je redoutais Ottrott, ne montant pas très bien - un comble pour un Savoyard ! La montée s'est cependant bien passée, au niveau des sensations, avec les quelques petites descentes pour relancer. En arrivant en haut, je me suis dit que le plus difficile était fait : mais pas du tout ! La descente a été difficile, et j'ai fini la course complètement vidé."

ASL La Robertsau Miguel

Pour Miguel comme pour Thierry, le Challenge 21,1 a représenté un premier vrai challenge. Il a été l'occasion d'un tout premier semi-marathon pour Miguel, "à La Wantzenau en mars 2015". Ici, en photo : Miguel reprenait le départ du premier semi-marathon alsacien de 2016, avec le dossard 39 (photo : C. Kehlhoffner).

Une belle progression et une nouvelle façon d'appréhender le monde

On le voit : quel que soit le niveau, une expérience comme le Challenge 21,1 est forcément formatrice. Elle oblige à sortir de sa zone de confort, à venir sur des courses auxquelles on n'aurait pas spontanément pensé, ou qui ne sont pas dans son registre habituel. En cela aussi, le Challenge 21,1 s'est révélé être "une très bonne expérience" pour Miguel : "c'était un vrai challenge pour moi, parce que j'avais uniquement participé à trois semi-marathons dans ma vie, tous trois en 2015."

Pour lui, le résultat va au-delà de son excellent classement : "Je suis fier de ma progression", évoque-t-il, "puisqu'en deux ans et demi, je suis passé de l'état de parfait débutant au niveau de marathonien. J'ai à mon actif 15 semi-marathons, 3 marathons et de nombreux 10 et 5km." En termes de résultats, le compétiteur a gagné dix minutes depuis son premier chrono de 47 minutes sur un 10km (à Molsheim, le 15 juin 2014), contre 37'48 à La Wantzenau, le 13 novembre 2016.

Thierry quant à lui tient à souligner la part active qu'a jouée son équipe dans le plaisir de participer au challenge : "vivre ça avec mes amis de l'ASL La Robertsau a représenté un grand moment de convivialité et de solidarité. Se retrouver tous les dimanches pour prendre le départ d'un semi avait quelque chose de magique et presque d'irréel, et ce quelles que soient les conditions." Un sentiment partagé par Miguel, qui pense que "la motivation de l'équipe ASL (Thierry, Christophe, Fabrice, Jérôme, Frédéric, Claude, Hervé, Laura, Amel, Virginie, Marjorie, Sylvie...) a été une des clés pour réussir à cumuler toutes les épreuves." D'ailleurs, "mon conseil pour réussir le Challenge 21,1 est de prendre du plaisir et si possible d'y participer avec des ami(e)s", souligne-t-il encore.

Désormais comme depuis quelques années, "la course à pied, c'est plus qu'un sport : c'est une manière de vivre", affirme Thierry. "Ce sport me permet de me sentir bien dans mon corps et dans ma tête. La compétition me permet d'aller au bout de moi-même. Lorsque je prends le départ d'une course, j'essaie d'être le plus compétitif tout en prenant le plus de plaisir possible - et ce n'est pas toujours facile." Son expérience l'a amené à prendre conscience que "l'entraînement correspond à la plus grande partie de la pratique. Il faut réussir à se faire plaisir tout au long des semaines. Ce sont les sensations que l'on éprouve lorsqu'on réalise une bonne séance, surtout lorsqu'elle est difficile, qui permettent de continuer à avancer au fil des ans."

Pour Miguel, la découverte de la course à pied s'est accompagnée d'un apport conséquent en sérénité. "Je cours sans musique, ce qui me donne l'occasion de penser à plein de choses différentes. J'utilise généralement la pause de midi pour faire mes sorties, et j'ai pu constater que les problèmes rencontrés le matin, je les vois différemment l'après-midi." Permettant de faire le tri entre l'essentiel et l'accessoire, et de se vider de ses mauvaises énergies, le footing éclaircit les idées : "la solution s'impose naturellement après une séance de course à pied."

Et surtout, ce qui compte pour Miguel, c'est la fierté "de faire partie de la section course à pied de l'ASL La Robertsau. Je suis ravi de toutes les rencontres que j'ai faites depuis octobre 2014, date à laquelle j'ai intégré le club." Car quand on aime, et, comme le souligne Thierry, "qu'on partage avec d'autres amis coureurs : c'est encore mieux !"

ASL La Robertsau Thierry

Sur le semi-marathon de Rosheim 2016 (en photo), Thierry, a, comme à son habitude, fait en sorte de tout donner. "Je suis fier de pratiquer le course à pied depuis autant d'années en restant à un niveau de performance régulier depuis 17 ans. Je cours le 10km en moins de 39 minutes depuis 1999. J'ai couru mes 15 marathons en moins de 3h15".


ASL La Robertsau Miguel Miguel Aranda Cano, 2e du Challenge 21,1 édition 2016

  • Âge : 45 ans
  • Résidence : né à Ciudad Real (Espagne), il habite Strasbourg depuis 2001
  • Profession : fonctionnaire au Parlement européen
  • Ses sports préférés : la course à pied, le handball et le padel (variante du tennis)
  • Son entraînement : "Je pratique la course à pied sur route. Je m'entraîne 4, 5 ou 6 fois par semaine, avec au moins deux sorties entre 10 et 15km et deux séances de fractionné (long et court) en club. Le dimanche, s'il n'y a pas de compétition, je fais une sortie longue, généralement autour de 20km, voire plus si je prépare un marathon."
  • Ses expériences : "ma meilleure expérience a été de terminer le marathon de Munich, avec l'arrivée au stade, comme notre coach Fernand Kolbeck en 1972 lors des Jeux Olympiques." A contrario, Miguel a eu du mal avec "le mur du trentième kilomètre au marathon de Paris 2016 : une sensation d'impuissance !"
  • Ses envies : "j'aimerais voir s'installer un marathon de taille internationale à Strasbourg".

Ses performances :

  • 5km : 18'23 le 11 décembre 2016 à Illkirch
  • 10km : 37'48 à La Wantzenau le 13 novembre 2016
  • semi-marathon : 1h24'38 à La Wantzenau le 13 mars 2017
  • marathon : 3h04'14 à Munich le 9 octobre 2016

ASL La Robertsau Thierry Thierry Visentin, 3e du Challenge 21,1 édition 2016

  • Âge : 47 ans
  • Résidence : Obenheim, petit village près d'Erstein
  • Profession : Ingénieur développement dans une société de logiciels de paie et de ressources humaines
  • Son expérience sportive : "j'ai pratiqué l'athlétisme (perche et 100m) de 12 à 21 ans dans le club d'athlétisme d'Aix-les-Bains. Mon premier professeur de sport et entraîneur était Pierrot Carraz, l'entraîneur actuel de Christophe Lemaitre. Je courais aussi quelques courses sur route. J'ai pratiqué le ski de fond en compétition pendant 5 ans, de 14 à 18 ans. J'ai fait du vélo avec mon père et mon frère. Nous avons effectué quelques périples de plusieurs jours, notamment le tour de Corse. J'ai pratiqué le rugby dans le championnat universitaire pendant mes deux premières années d'étude supérieure."
  • Son entraînement : "Je pratique la course à pied sur route essentiellement. Je participe à plusieurs formats : du 5km au marathon. Je m'entraîne 5 fois par semaine en passant à 6 en préparation marathon. Licencié à l'ASL La Robertsau depuis 2000, je suis entraîné avec beaucoup de plaisir par Fernand Kolbeck (que l'on ne présente plus). Et pour vivre ma passion pleinement, je dois remercier ma femme Catherine qui me soutient complètement - et Dieu sait que ce n'est pas facile tous les jours !..."
  • Ses conseils pour le Challenge 21,1 : "Je n'ai pas suivi d'entraînement particulier pour le Challenge 21,1, en dehors d'une préparation marathon pour Paris. Par contre, j'ai participé à plus de 10km que d'habitude entre le marathon et l'épreuve de Strasbourg. Ce qui a bien marché. Entre les semi-marathons qui se suivaient, nous faisions, avec Fabrice, un bon footing les lundis et jeudis, ainsi qu'une séance de VMA le mercredi avec Fernand pour reprendre de la vitesse."

L'ASL La Robertsau : une équipe brillante toujours au rendez-vous sur le Challenge 21,1 !

Ici sur l'épreuve de Colmar, de gauche à droite : Thierry Visentin, Christophe Fifre, Benoît Maire (vainqueur de l'édition 2016 du Challenge 21,1, non licencié), Amel Arab, Miguel Aranda Cano, Fabrice Bruno, Laura Seyler.


L'auteur,
Elyse Moreigne

Editrice de Plaisir du sport en Alsace, passionnée de langages écrits, nageuse, coureuse et randonneuse, parfois triathlète, engagée pour valoriser la pratique sportive en Alsace en tant que source de bien-être, d'enthousiasme, de dépassement de soi !
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