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Canicross
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Pour Pierre et Solveig, avec Buz et Mig, le canicross, c'est du partage à haut niveau

La passion pour la course à pied peut se transformer du tout au tout lorsqu'on décide de s'adjoindre un compagnon de jeu à quatre pattes.

Nouveaux venus au canicross il y a quelques années, Pierre et Solveig, un couple d'Andlau, ont eu un vrai coup de coeur pour la discipline. Au point de participer désormais tous les deux à des compétitions de haut niveau, avec leur chien respectif.

Entretien avec Pierre, qui nous raconte pourquoi, dans cet univers un peu à part, il fait bon côtoyer animal et nature, pour partager l'effort ainsi qu'un sain respect de chacun.

 

Pierre et Buz, Solveig et Dino ("Manala").

De belles opportunités pour démarrer en canicross

Dans le couple que forment Pierre et Solveig, c'est Solveig qui a ouvert la voie.

"Solveig court depuis 2007", indique Pierre. "Nous sommes arrivés au canicross un peu par hasard, en rencontrant Jacques Adam, président du Spiridon club Alsace, organisateur du Trophée des Vosges, lors de la Montée du Grand Ballon 2008". Jacques, voyant la compétitrice à la remise des prix en compagnie de Chenai, sa chienne Bauceron, souffle à Solveig l'idée de se lancer dans le canicross.

Solveig s'essaie alors à quelques compétitions avec Chenai, mais elle se rend à l'évidence : "du fait d'un problème cardiaque, Chenai n'était pas faite pour la performance". Elle cherche alors à emprunter un chien auprès d'autres adeptes de la discipline.

Coup de chance : c'est un champion, Sébastien Spehler, qui accède à sa demande et "prête à Solveig son braque allemand, Dino", explique Pierre. "Sébastien venait d'être sacré champion du monde de canicross à Borken en Allemagne (2011) et avait décidé d'arrêter pour se tourner vers le trail". Pendant deux ans, Solveig court avec Dino ("Manala") et gagne tout : Championne fédérale, Trophée des Vosges en canicross et les Chiens d'Or.

De son côté, Pierre s'initie à quelques canicross avec les chiens qu'on lui prête au gré des courses. C'est en 2013 qu'il décide de se lancer sérieusement dans la discipline en acquérant Buz, un Eurohound. Solveig, dans le même élan, décide également d'acquérir son propre chien, suite à des problèmes de santé de Dino. "C'est en janvier 2014 qu'on part à Marseille pour acheter Mig, la demi-soeur de Buz, un Eurohound également."

La "famille" était désormais au complet.

L'équipe du Spiridon club Alsace, au Trophée des Montagnes 2014, avec à droite, les duos Pierre & Buz, Solveig & Mig.

Un entraînement de champions

Afin de progresser, Pierre et Solveig, désireux de bien faire, cherchent à obtenir des conseils auprès de quelqu'un qui "ait une grosse expérience du canicross", explique Pierre. 

Très naturellement, "nous nous sommes tournés vers Sébastien Spehler pour lui demander de nous entraîner". Même si le champion se récriait car il n'était pas entraîneur (entre-temps, il se forme pour le devenir), "nous avons insisté car cela comptait beaucoup pour nous". Ils obtiennent alors l'aide précieuse.

Ce qui plaît à Pierre, dans la méthode de Sébastien, c'est que "les séances sont toujours axées sur la vitesse. Il est persuadé qu'il faut faire de la vitesse et de la survitesse pour progresser. Ses entraînements sont ludiques, ça aide beaucoup." Pierre, qui tient à s'assurer un entraînement régulier et sérieux, est également Membre de l'ACCA (Athlétic Club Centre-Alsace) de Sélestat. Il pratique une activité tous les jours, course à pied ou VTT.

Ainsi guidé efficacement, les résultats sont là : la surprise, aussi, pour Pierre, d'être sélectionné aux championnats d'Europe et "d'avoir bien fini, même si je sais que je peux toujours faire mieux."

Désormais, tendre vers le mieux pour rester dans la course est un élément moteur pour Pierre et Solveig. "Le canicross évolue rapidement", constatent-ils. "Nous sommes amenés à faire de grandes courses, et le niveau augmente tous les ans, avec des athlètes qui viennent de la piste (1 500m, 3 000m, 5 000m par exemple) et s'entraînent en canicross en complément, pour améliorer leurs performances en étant dans la survitesse". 

Au TDM (Trophée des montagnes) 2014, Pierre (ici avec Buz) se classe dixième au scratch et deuxième Français, Solveig, avec Mig, deuxième V1 (13 nationalités).

Le goût pour la technique et la nature 

Même si, au niveau où il évolue, la concurrence est rude, ce qui plaît à Pierre dans le canicross, c'est "d'être dans la nature et de se faire plaisir sur des parcours techniques".

Issu du monde de l'enduro, il a préféré chercher ailleurs des sensations similaires car "en moto, les chutes ne pardonnent pas. Après avoir subi plusieurs opérations (genou, épaule, colonne vertébrale, etc.), j'ai préféré arrêter pour me préserver."

En canicross, "j'ai trouvé de la continuité avec l'enduro : les parcours sont typés enduro (prairie, forêt, départ groupé ou contre-la-montre), ils font passer des obstacles naturels (fossés, ponts, bourbiers, rivières...). On est sur des départs à plus de 30km/h, avec des moyennes de 2min20s au kilomètre."

Sans compter que troquer la moto contre un être vivant, ça apporte forcément beaucoup. Pierre adore les animaux : "J'ai toujours eu des chiens. Auparavant, je montais aussi à cheval".

Afin d'évoluer encore dans la discipline et de s'approprier des sensations nouvelles, il se dit très tenté par les épreuves de cani-VTT : "D'abord parce que j'ai toujours aimé ce qui est rapide. Ensuite, ce sont des épreuves pour lesquelles il faut savoir très bien piloter, car les virages sont très serrés, il faut savoir gérer sa vitesse et celle du chien, que ce soit pour éviter la chute ou pour doser l'effort."

Retrouver dans le canicross et le cani-VTT des sensations de vitesse, ainsi que le contact avec la nature, et la complicité extrême avec son chien.

Un partage unique avec son chien

Il est évident en effet, que, pour courir en canicross, le binôme maître-animal doit être parfaitement ajusté.

"Dans le canicross, ce qui est incomparable, c'est la complicité avec le chien", confirme Pierre. "Le dressage est très important, surtout lors de descentes très sévères. Il faut réaliser un gros travail pour tenter d'être en symbiose, l'idéal étant que maître et chien soient dans la même foulée."

Or cette synchronisation prend du temps, ce qui tend à rendre le binôme indissoluble : "une fois cet entraînement-là achevé, on ne change pas de chien", affirme Pierre, "car chacun doit rester concentré sur l'autre." Surtout lorsque l'enjeu, au fur et à mesure de la progression, devient plus important.

Et lorsque le duo fonctionne, Pierre est ravi : "j'ai envie de dépasser mes limites grâce au chien, et de partager quelque chose à deux", affirme-t-il. "Ce qui est émouvant, c'est de voir que le chien donne tout ce qu'il peut sur le parcours, et à l'arrivée, il nous regarde pour savoir s'il a bien fait. Si, moi, son maître, je suis content de lui."

À vrai dire, comment pourrait-il en être autrement, lorsque c'est le chien qui aide l'homme à se dépasser, à atteindre des objectifs, à assouvir sa passion ?

Un même élan qui unit l'humain et l'animal. Ici Solveig et Dino au Grand Prix Européen 2013 en Suisse.

Une performance qui se vit à deux

Sur les compétitions, les résultats ne se conçoivent qu'au travers du binôme. "Il faut beaucoup d'entraînement pour arriver à être performants", affirme Pierre. "Le jour J, la forme de chacun est très importante : chien et maître peuvent être fatigués, ou ne pas se sentir bien". Or, pour avoir une chance de se placer, tous deux doivent se trouver dans un bon jour.

"C'est parfois tendu", se souvient l'athlète : "au championnat fédéral en 2013, qui se déroule le week-end en deux manches, j'étais quatrième le samedi. J'avais très envie de finir sur le podium le lendemain. Mais sur le départ du dimanche, Buz a voulu jouer, elle s'est jetée sur les autres chiens. Au signal de départ, ma laisse s'est alors emmêlée avec celle d'un autre concurrent. Avec le temps perdu à tout défaire, la troisième place s'était envolée pour de bon."

Par après, d'autres très bons résultats sont venus compenser ce mauvais souvenir : "j'ai terminé vice-champion d'Europe en équipe en 2013, et cette année, j'ai fini troisième V1 au championnat fédéral."

Les 11 et 12 octobre derniers, Pierre a terminé cinquième V1 et Solveig deuxième V1, et deuxième par équipe au Grand Prix Européen de Toulon sur Arnoux (tous les deux ici en jaune, avec d'autres membres du Spiridon club Alsace).

Une nouvelle vie

S'il est une chose essentielle à retenir, ce ne sont pas tant les résultats, mais l'heureuse rencontre sportive entre l'humain et l'animal.

"Le canicross a beaucoup changé notre vie : en termes de place d'une part, mais heureusement, nous avons une grande maison avec du terrain clôturé. En termes de mode de vie et de disponibilité aussi, car les emplois du temps sont rythmés par les entraînements, les courses, parfois lointaines, le temps passé aux préparatifs - et les enfants."

En termes d'alimentation aussi quelques adaptations sont nécessaires : dans l'optique des compétitions, Pierre et Solveig essaient de réduire au maximum les matières grasses, la viande rouge et bien sûr l'alcool. Mig et Buz ont aussi droit à un régime adapté : "nous utilisons des croquettes spécifiques dédiées à un entraînement intensif auxquelles nous ajoutons de l'huile de saumon."

Et puis, au quotidien, il y a le regard curieux des autres : "Dans mon village, les gens me voient courir avec le chien harnaché et s'interrogent : ils me posent beaucoup de questions." Auxquelles il répond avec plaisir, car Pierre est fier de son parcours, de ses performances, de sa grande famille, dans laquelle les chiens ont toute leur place.

Voilà un exemple qui a de quoi donner des ailes à tous les fervents amoureux de leur chien et de la course nature.

Afin de vous initier à la discipline, n'hésitez pas à venir participer ou à simplement encourager Pierre, Buz, Solveig et Mig sur les prochaines compétitions locales de canicross, notamment Obernai les 6-7 décembre prochains.

Seule précaution : prenez garde au coup de coeur. Car au cours de ce fabuleux spectacle, il y a de fortes chances que l'émotion vous convertisse vous aussi en adepte convaincu de canicross !

Sur le départ très rapide d'une épreuve du championnat fédéral de canicross : ici, avec Solveig et Mig, à droite de la photo.


En savoir plus sur le canicross en compétition

Le Spiridon club Alsace : http://www.canicross-spiridon.fr/

Le calendrier alsacien des épreuves du Trophée des Vosges : http://www.canicross-spiridon.fr/calendrier/

La Fédération des sports et loisirs canins : http://www.fslc-canicross.net/

Les grandes compétitions nationales et européennes :

"Le championnat fédéral et le Grand Prix Européen ont un déroulement similaire", explique Pierre. "Cela débute le samedi par une course contre-la-montre avec un départ toutes les trente secondes, sur un parcours qui fait entre 3,5 et 5 km. Le lendemain, les départs se font par vagues de dix concurrents, classés suite aux résultats de la veille."


L'auteur,
Elyse Moreigne

Editrice de Plaisir du sport en Alsace, passionnée de langages écrits, nageuse, coureuse et randonneuse, parfois triathlète, engagée pour valoriser la pratique sportive en Alsace en tant que source de bien-être, d'enthousiasme, de dépassement de soi !
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